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Les complexes architecturaux

La civilisation arabe est une civilisation urbaine. Après les premières conquêtes musulmanes, plusieurs villes sont investies telles Damas ou Alexandrie. On assiste surtout à une nouvelle période d’urbanisation où de nombreuses villes sont fondées telles que Bassora et Kufa (Irak) en 638 ap. J.-C., Fustat (Egypte) en 642 ap. J.-C.

Bagdad, fondée en 762 ap. J.-C., est la concrétisation de la ville idéale. Edifiée en forme circulaire autour de plusieurs anneaux successifs limités par deux enceintes, elle enferme en son centre le palais et la grande mosquée. On accédait à la ville par quatre entrées monumentales.

Aujourd’hui, les villes du monde arabo-musulman conservent encore les empreintes de l’urbanisme médiéval. Ainsi, la ville du Caire garde les traces de ses enceintes, mais aussi des grands complexes architecturaux qui ont profondément structuré la ville. Ces complexes associant tombeau, mosquée, madrasa (école), khânqâ (couvent soufi), sabil kuttâb (fontaine publique), remontant au IXe H. / XVe siècle ap. J.-C., devinrent de véritables centres urbains autour desquels prospéra la ville. Plusieurs se trouvaient dans le cimetière Nord (Aynâl, Qâytbây, Qurqumâs), certains dans le centre ville comme le complexe de Ghawrî.


Mosquée – madrasa du sultan Qâytbây
876 H. / 1472 ap. J.-C.
Le Caire
© Atelier le Caire

Le terme «madrasa », lieu où l’on étudie, est une institution d’enseignement qui apparaît en Egypte à l’époque ayyubide (VIe H. / XIIe siècle ap. J.-C.). Durant la période mamelouke (VIIe - IXe H. / XIIIe - XVe siècle ap. J.-C.), on construisit un nombre considérable de mosquées-madrasa. La madrasa est formée d’une cour intérieure structurée, encadrée par quatre iwân (salles). La madrasa, comme la mosquée, est souvent située sur une voie passante ou une rue importante et est généralement accolée à un mausolée et à un sabil kuttâb.


Sabil kuttâb du sultan Qâytbây
Le Caire

Le terme sabil, littéralement « voie, route, chemin » désignait l’aumône faite à l’homme de passage. Il acquit par la suite le sens de « fontaine à boire, point d’eau public aménagé grâce à la générosité et à la charité d’une personne privée ». Une citerne au sous-sol alimentait en eau un bassin où les tasses étaient remplies. On pouvait donc se servir en puisant à travers une grille.

A l’époque mamelouke, il était habituel de combiner le sabil avec un maktab ou un kuttâb, école primaire de garçons pour leur premier apprentissage de l’écriture. Celle-ci prenait place dans la loggia au premier étage et était accessible par un escalier autonome.

Le Caire est encore doté d’un nombre important de sabil des époques mamelouke et ottomane. Le sabil le plus ancien est celui du sultan al Nasir Muhammad, édifié au début du VIIIe H./ XIVe siècle ap. J.-C. Il est aujourd’hui en ruines et se présente comme un portique en L à colonnes, bâti le long de l’angle de la madrasa d’al-Mansûr Qalawûn.
Le
sabil est souvent rattaché à d’autres édifices, madrasa ou wakala. Le seul sabil indépendant est celui de Qâytbây à Salibiyya. Il possède trois façades richement décorées.


Vue extérieure du complexe Qurqumâs
911-912 H. / 1506-1507 ap. J.-C.
Le Caire, Egypte

Le complexe Qurqumâs est situé dans le cimetière de Qâytbay. Il regroupe plusieurs édifices dans une composition très savante : un khânqâ, couvent de soufis ; une madrasa, lieu de prière et d’enseignement théologique ; un mausolée ; un sabil-kuttâb, fontaine associée à une école élémentaire ; un raba’, ensemble d’habitations collectif.


Promenade dans le complexe Barqûq dans le Cimetière Nord (Le Caire) ....


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