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Les instruments : le temps
Le cadran solaire |
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Cadran solaire en marbre
1188 H. / 1774 ap. J.-C.
Le Caire, musée dArt islamique, n°inv.12630
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Le cadran solaire indiquait lheure des prières. Lorsque lombre des gnomons coupait une courbe du cadran, le muezzin pouvait appeler à la prière. Il savait combien de temps il restait avant le coucher du soleil ou depuis combien de temps il était levé.
Denis Savoie
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Cadran solaire
Le Caire, musée dArt islamique, n°inv. 116
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Ce cadran solaire vertical est dit « déclinant », car il ne regarde pas le Sud mais le Sud-Est. Son calcul demande des connaissances approfondies en mathématiques et en astronomie. Lheure était indiquée par lextrémité de lombre du gnomon perpendiculaire au cadran.
Denis Savoie
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Cadran solaire de la Citadelle du Caire
Dans le cadre de la manifestation « Quand les sciences parlent arabe- IieH.-VIIIe ap.J.-C. / IXe H./XVe ap. J.-C.» - Le Caire, mars-juin 2003- il a été conçu et calculé par Denis Savoie (Palais de la Découverte, Paris), réalisé par Pierre Moros (Le Caire). Il a été inauguré le 25 juin 2003 par Farouk Hosni, ministre de la Culture et Jean-Claude Cousseran, ambassadeur de France en République arabe dEgypte.
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Dans la grande tradition des cadrans solaires arabes, il indique lheure, les solstices, les équinoxes, lheure des cinq prières quotidiennes ainsi que les heures du lever et du coucher du soleil. Avant le développement des horloges, les muezzins se servaient des cadrans solaires installés dans les mosquées pour savoir à quel instant précis tombaient les cinq prières définies par le Coran : fajr, zuhr, asr, maghrib, isha.
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La clepsydre |
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Clepsydre en "albâtre"
XVIIIe dynastie, Amenhotep III (1386 - 1349 av. J.-C.)
Musée du Caire, n° inv. 37525 |
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Cette clepsydre trouvée à Karnak est certainement la plus vieille horloge du monde. Elle date du règne du pharaon Amenhotep III ( XVIIIème dynastie ; 1386 1349 av. J.-C. ).
Cest une vasque « dalbâtre » que lon remplissait deau jusquau bord, au coucher du soleil.
Leau sécoulait graduellement par un petit orifice situé au fond du récipient. Sur la paroi interne sont représentées 12 colonnes de 11 petits cercles. Chaque colonne correspond à un mois de lannée. Lorsque leau sécoule, son niveau descend. Chaque intervalle entre deux cercles correspond à une heure passée. Linvention de la clepsydre remonte au tout début de la XVIII ème dynastie des pharaons, sous le roi Amenhotep I ( 1551 1524 av. J.-C. ). Il faudra attendre près de mille ans pour inventer une horloge à eau qui donne une mesure du temps beaucoup plus rigoureuse.
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Le sablier |
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Sablier en verre constitué
de deux parties coniques
Le Caire, musée dArt islamique, n°inv. 4252 |
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L'horloge |
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A chaque heure, le scribe écrit sur la tablette quil a devant lui, le paon crie, loiseau dans la bouche du dragon aussi, ce qui amène lhomme au marteau à taper sur lécuelle métallique qui se trouve sur la tête de léléphant. |
Horloge éléphant
Al-Jazarî,
Le recueil utile sur la théorie et la pratique de lart des procédés ingénieux
Copie Iran XIIe H. / XVIIIe ap. J.-C.
Le Caire, musée dArt islamique, n°inv. 140/7 |
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Lhorloge-éléphant indiquait les heures de durée égale. Un cornac assis sur la tête de l'éléphant tient dans sa main gauche un épieu et brandit de sa main droite un marteau. L'éléphant porte sur son dos un baldaquin surmonté d'une tour, au sommet de laquelle est perché un oiseau. La tour porte un petit balcon, sur lequel est assis un autre automate. Un troisième personnage, un écrivain, est assis sous le baldaquin. Sur le haut de la coupole sont alignées quinze ouvertures, que l'image ne montre pas, dont chacune est de la grosseur d'un « dirham » moyen.
Au début du jour, lécrivain a posé la pointe de son roseau en dehors et à gauche des divisions du secteur. Il le déplace ensuite d'un mouvement lent et régulier vers la droite et il s'écoule une demi-heure jusqu'à ce que le bras de l'automate ait parcouru toutes les divisions du secteur. Celui-ci revient alors à son point de départ. A ce moment, l'oiseau posé au sommet de la coupole siffle et tourne sur lui-même. La première des quinze ouvertures s'éclaire, le personnage du balcon lève le bras gauche et abaisse le droit, semblant par ce geste libérer l'aigle de gauche. Celui-ci se penche en avant, ouvre le bec et lâche une bille d'airain qui tombe dans la gueule toute proche d'un des dragons. Le poids de cette boule produit un déséquilibre dans le corps de la bête qui bascule lentement, atteint le vase où la boule disparaît. Elle roule et tombe finalement sur une cymbale. Lheure sonne. Pendant ce temps, le cornac frappe sur la tête de l'éléphant de sa main droite puis de sa main gauche et reprend ensuite sa position de repos; tous les automates sont devenus immobiles.
Mais l'écrivain recommence à parcourir de son bras le secteur divisé. A la fin de la deuxième demi-heure, c'est le bras droit du personnage qui s'élève, tandis que son bras gauche, qui était resté levé, s'abaisse. L'aigle de droite jette alors une boule dans la gueule du dragon qui lui fait face et le fait s'abaisser à son tour, et la scène recommence. On compte les heures en dénombrant les boules que l'on trouve dans la cymbale (deux boules représentent une heure). Quand vingt-quatre heures se sont écoulées, on remet les boules dans la tour de l'horloge et on remplit d'eau le réservoir de la clepsydre qui recommence son cycle.
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Dans les horloges dal Jazarî (VIe H. / XIIe ap. J.-C.), des automates variés marquaient le passage des heures. Le goût pour les procédés mécaniques et les automates étaient vifs dans les cours princières, toujours à laffût des raretés et des curiosités. Lhorloge éléphant indiquait les heures de durée égale.
Lécole arabe des « procédés ingénieux » se forme à partir du IIIeH/IXe ap.J.-C. : elle transmet les travaux de lEcole dAlexandrie et innove, perfectionne, essentiellement les clepsydres, les automates à flotteurs et à mouvements transmis par des chaînes et des cordelettes. Le Moyen Âge occidental prendra appui sur ces travaux des savants arabes dont la tradition se propagera par lEspagne et la Sicile.
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