Jusquau Ve H. / XIe siècle ap. J.-C., les travaux dobservation de la voûte céleste navaient pas lieu dans des bâtiments fixes, mais dans des postes dobservation souvent temporaires et modestement équipés. Les observations elles-mêmes pouvaient durer plusieurs années. Les astronomes souhaitaient comparer et confronter leurs développements théoriques à la réalité physique observée par leurs soins et par ceux dautres savants.
Les deux premiers observatoires fixes ont été construits au IIIe H. / IXe siècle ap. J.-C. dans le sillage de la Bayt al-Hikma, lun à Bagdad et lautre à Damas, pour un programme dobservation continue du soleil et de la lune dans le but de vérifier les raisonnements de LAlmageste.
Au début du Ve H. / XIe siècle ap. J.-C., ibn Yûnus a effectué des observations au Caire, qui ont été consignées dans ses tables astronomiques connues pour leur précision. On ne connaît précisément ni le lieu ni le type dobservatoire utilisé par lastronome, bien quil soit supposé avoir été édifié sous le patronnage du calife fatimide al-Hâkim.
Lobservatoire fondé par Malikshâh vers 467 H. / 1074 ap. J.-C. vraisemblablement à Ispahan (Iran) demeura en activité dix-huit ans. Le célèbre astronome et poète 'Umar al-Khayyâm (440-526 H. / 1048-1131 ap. J.-C.) y réalisa, en collaboration avec dautres astronomes, une table astronomique et la réforme du calendrier solaire persan.
Au milieu du VIIe H. / XIIIe siècle ap. J.-C., à Marâgha, sous la direction de Nasîr al-Dîn al-Tûsî, fut construit un observatoire avec un programme devant couvrir trente ans dobservation, période correspondant à la révolution de Saturne. Lobjectif était détablir, à partir de résultats précis, de nouveaux modèles planétaires. Lobservatoire de Marâgha, le premier dans son genre, servit de modèle aux observatoires de Samarqand au IXe H. / XVe siècle ap. J.-C., Istanbul au début du Xe H. / XVIe siècle puis à lobservatoire de Tycho Brahé de la fin du Xe H. / XVIe siècle ap. J.-C.
Dans tous ces observatoires antérieurs à lutilisation de lunettes et de téléscopes, nous trouvons une parenté frappante entre les instruments, les premiers ayant été créés ou perfectionnés par al-Urdî à Maragha. Cette tradition trouve son aboutissement avec les observatoires de Jaïpur et de Delhi, en Inde, construits au XIIe H. / XVIIIe siècle ap. J.-C. par lempereur moghol Jaï Singh.