La majorité des verres est fabriquée à base de sable (silice) et de sources alcalines (sodique, potassique, voire mixte). La coloration est obtenue par laddition doxydes métalliques.
Les verres opaques sont opacifiés par de petits cristaux répartis dans la matrice vitreuse (oxydes métalliques ou autres composés).
Dans certains verres, du calcaire peut être rajouté intentionnellement ainsi que du plomb. Celui-ci pouvant parfois devenir lélément majoritaire.
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Le verre a été découvert il y a environ 5000 ans.
En Mésopotamie (actuel Irak et nord de la Syrie), on fabriquait des perles de verre vers 2500 ans av. J.-C. Les premiers objets utilitaires en verre (coupes, bols, bouteilles) remontent à 1500 ans av. J.-C.
La tradition rapportée par Pline lAncien raconte que des marchands phéniciens, transportant des plaques de nitre (natron ; carbonate de sodium dorigine minérale), accostèrent sur les rives sableuses de la rivière Bélus pour préparer leur repas. Ils utilisèrent des plaques de natron en guise de pierre pour rehausser leurs marmites. Sous laction de la chaleur, le natron et le sable se mirent à fondre lentement. Les marchands eurent la surprise de découvrir la formation dune substance nouvelle translucide, le verre. On trouve aujourdhui encore dans le désert de Libye un verre naturel, quon appelle le « verre libyque ».
La Mésopotamie et lEgypte étaient de grands centres de production de verre à lépoque antique. La première technique employée est celle du verre « moulé », puis au XVIe siècle av. J.-C. apparaît la technique du « noyau ». Celle-ci est introduite en Egypte autour de 1450 av. J.-C. La matière vitreuse sous forme de baguettes était enroulée sur un noyau fait dargile et de sable qui servait de moule.
La technique du verre « soufflé » a été découverte par les peuples de lempire romain autour du Ier siècle av. J.-C. probablement en Syrie ou en Palestine. La technique évolua peu jusquau XIIe H. / XVIIIe siècle ap. J.-C. : elle consistait à recueillir la matière vitreuse en fusion au bout d'une tige en métal creuse, la canne, et à souffler pour obtenir une masse creuse. Le verrier roulait ensuite la bulle de verre sur la table de travail ou la balançait pour obtenir une forme allongée. Le fond de lobjet était façonné au moyen de pinces. Le procédé du verre soufflé fut introduit en Gaule par les Romains au Ier siècle ap. J.-C. Des ateliers tenus par des verriers orientaux se fixèrent en Narbonnaise puis dans la vallée du Rhône.
Les verres antiques translucides sont généralement de couleur bleu verdâtre ou ambre. Ceci est du à la présence doxydes métalliques contenus dans le sable (principalement le fer), matériau qui sert à sa fabrication. Le verre incolore translucide est apparu au Ier siècle ap. J.-C. grâce à ladjonction de manganèse. Pour obtenir des couleurs variées, il suffisait dajouter dautres oxydes.
À partir du IIIe H. / IXe ap. J.-C., lart du verre acquit ses lettres de noblesse en Egypte, en Irak et en Syrie avec un décor géométrique, épigraphique ou figuré. Lemploi au VIIe et VIIIe H. / XIII et XIVe ap. J.-C., en Egypte et en Syrie, dun procédé fondé sur lapplication démaux polychromes, permit de réaliser des uvres renommées de la Chine à lEurope. Les ateliers italiens de Venise et de Murano adoptèrent la technique dès le VIIe H. / XIIIe siècle ap. J.-C.
Le travail sur le verre a abouti à linvention de la lentille correctrice en Italie au VIIe H. / XIIIe siècle et plus tard, au début du XIe H. / XVIIe siècle à la lunette astronomique.
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Il nexiste pas de méthodes directes pour dater les objets en verre. Toutefois, depuis la création du verre, les verriers ont employé différentes techniques de fabrication, différentes matières premières en nature et en proportions. Les verres offrent donc pour chaque production des compositions chimiques élémentaires bien distinctes au cours du temps et dans lespace. Ces caractéristiques à la fois techniques mais surtout analytiques permettent bien souvent de situer dans le temps tel ou tel objet. Lorsquun changement dans les recettes de fabrication du verre apparaît au sein dune production bien spécifique, à une période donnée, il devient un outil de datation plus précis.
La conservation des objets en verre est un problème dactualité dans les musées. Des recherches sont en cours pour tenter de trouver des solutions de conservation qui pourraient ralentir de façon plus efficace le processus de dégradation du verre. Celui-ci correspond à une hydratation de la surface du verre. Seules les compositions chimiques instables développent un processus daltération. Ces problèmes commencent à apparaître autour du Moyen Age avec lemploi de nouvelles sources alcalines essentiellement potassiques, voire mixtes (sodique et potassique).
Pour les verres chimiquement instables, les conditions de conservation vont jouer un rôle important dans le processus dhydratation. Cest pourquoi il est conseillé de conserver les objets dart dans des vitrines contrôlées en humidité et si possible en température (milieu climatisé). Les vitraux des édifices sont protégés quant à eux à lextérieur par des vitres incolores translucides de protection contre les intempéries (pluie et vent). Ce système permet une libre circulation de lair entre le vitrail et la vitre. Enfin les verres archéologiques altérés sont généralement imprégnés dans des résines pour les conserver. Leurs couches hydratées présentent en effet une structure très friable et pulvérulente quil est impossible de conserver sans la « consolider ».
Isabelle Biron
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