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L'alchimie et la chimie
Lalchimie arabe a-t-elle ouvert la voie à la chimie moderne ?
Les alchimistes pensaient que lorsque le soufre et le plomb étaient absolument purs et quils se mélangeaient dans un rapport idéal, ils donnaient le plus parfait des métaux, lor. Lorsque les proportions nétaient pas respectées, on obtenait dautres métaux : argent, plomb, étain, fer, cuivre. Pour retrouver léquilibre qui caractérise lor et largent, on pouvait avoir recours à des élixirs.
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En consultant quelques anciens livres, jai trouvé des passages entiers consacrés à létude de certains genres de plantes tout en exposant les illustrations de ces plantes. Jai voulu donc clore ce livre béni avec quelques mots sur ces plantes.
La première plante que je vais aborder est une plante attribuée au soleil, source de la lumière. Cette plante sappelle en syriaque Ilmaya et en arabe al mussafera (le jaunissant ), elle pousse en Egypte, sur les montagnes de la Syrie et en dautres endroits. Elle se caractérise par son goût sucré, sa belle couleur et son odeur agréable. Lorsque les bêtes mangent cette plante, son effet apparaît sur leurs chairs et leurs graisses qui se colorent en jaune doré. Même leurs os, à lintérieur de leurs graisses et de leurs nerfs, se teintent de la couleur jaune. Découvrant ceci à travers lexpérience, le sage (le chimiste) décida de prendre le tout et de le cuire avec le sang de la saignée. Une fois le mélange cuit, il en jette sur largent qui simprègne de la couleur de lor.
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Ibn Idmir al Mibah,
Lanterne des sciences de la clé
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte, cote kimya wa tabiat 26 |
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Dès les premiers siècles de la civilisation arabo-musulmane, lalchimie eut ses partisans comme ses détracteurs. Néanmoins, elle eut le mérite de conduire à la découverte de nouveaux produits chimiques grâce aux multiples recherches expérimentales dans les « laboratoires » des alchimistes.
Jâbir ibn Hayyân (721-780 ap. J.-C.) resté célèbre pour son travail en alchimie, nota avec une très grande précision la fabrication de lacier et les opérations de calcination, de cristallisation, de dissolution, de sublimation et de réduction. Il réalisa également des préparations de corps nouveaux, acides (sulfurique, nitrique) ou alcools (lien pop up alcool).
Lalchimie nécessitait en outre de nombreux appareils fourneau, creuset, aludel, soufflet, tamis, filtre lun deux, lalambic (vase, de larabe al-anbîq) fut adoptée dans toute lEurope pour la distillation.
Dans son Sisr al-asrâr (en latin Secretum secretorum), al-Razî (en latin Rhazès), connu pour son uvre médicale, sintéressa également à lalchimie. Tout en rejetant les pratiques magiques et astrologiques, il sattacha à ce que lexpérience pouvait prouver. Il nous donne une description des appareils et des multiples opérations chimiques nécessaires pour tenter de transformer les métaux en or. Il donne pour la première fois une division claire des substances chimiques. Ses recherches en laboratoire ne manquèrent pas de porter leurs fruits en pharmacologie. Avicenne (ibn Sina), dune façon très originale pour lépoque, mit en doute les fondements de lalchimie opératoire et exposa ses critiques dans un petit traité l Epître sur lElixir.
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Creusets en verre
Egypte, IIIe H. / IXe ap. J.-C.
Le Caire, musée dArt islamique, n°inv. 9480/201 |
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« Du point de vue de lhistoire des idées et de la méthode, il est intéressant de voir que les savants arabes ont peu à peu libéré la chimie de larithmologie et de la magie. En ce sens, une critique telle que celle dAvicenne, est au moins un témoignage de valeur sur la maturité scientifique de certains grands esprits dans le monde musulman du VeH./XIe ap.J.-C. »
René Taton, La science antique et médiévale, PUF, Paris, 1997
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Lampe en verre émaillé
au nom du sultan Hassan
Egypte, VIIIe H. / XIVe ap.J.-C.
Le Caire, musée dArt islamique, n°inv. 288
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Lévolution de la technique du verre à partir du VIe H. / XIIe ap. J.-C. modifia un élément important de la décoration des mosquées : les lampes ne furent plus fabriquées en métal, mais en verre émaillé polychrome, joyaux de lart des époques ayyubide et mamelouke. |
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