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L'optique
La contribution des Arabes en optique est fondamentale surtout grâce aux travaux de al-Kindî (IIIe H. / IXe ap. J.-C.) et ibn al-Haytham (IVe-Ve H. / Xe-XIe ap. J.-C.), lauteur le plus étudié en Occident où il est connu sous le nom dAlhazen. Ibn al-Haytham marque deux grands tournants : lun, conceptuel , dans lhistoire de la lumière, lautre par lintroduction en sciences de la méthode expérimentale.
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LAntiquité étudie seulement la vision |
Les philosophes antiques ne se sont jamais intéressés à létude de la lumière : ils se sont penchés sur la seule vision. Ils envisageaient celle-ci sans considérer lil, en la faisant se produire à lextérieur du corps. Trois écoles principales sopposaient. Les atomistes, pour qui les corps sont composés datomes, pensaient que les émanations des objets (appelées eidola, membranes ou écorces) allaient à la rencontre deffluves venant de lil. Pour les pythagoriciens et Euclide, cest lil qui envoyait un feu de la vue , qui se propageait jusquaux objets : ceux-ci étaient vus lorsquils étaient eux-même éclatants. Aristote pensait quune partie de lElément des cieux, léther était présent dans tous les corps et produisait les couleurs lorsquil était activé à la fois par une source lumineuse et par lil.
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Galien,
Recueil de Galien sur les maladies oculaires
Traduction de Hunayn ibn-Ishâq
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte,
cote tib taymur 100 |
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Des premiers enrichissements sont apportés à loptique par Euclide (300 av. J.-C.), qui géométrise le trajet des rayons visuels, par Ptolémée (150 ap. J.-C.) qui mesure avec précision les réfractions, par Galien qui étudie la structure de lil, ce qui va permettre de connaître son fonctionnement, ses maladies, etc.
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La conception de la lumière dibn al-Haytham |
Al-Kindî ( IIIe H. / IXe ap. J.-C.), en étudiant les miroirs ardents , est le premier à sintéresser à la nature physique de la lumière (lien pop up vers schéma lumière), à en faire quelque chose de matériel. Á sa suite, Ibn al-Haytham estime que la lumière possède une existence propre, quelle est étrangère à lindividu qui la reçoit. Pour le démontrer, il fonde la méthode expérimentale et décrit de nombreuses expériences quil mène rationnellement dans un ordre progressif. Essayons de reconstituer la démarche :
« Lorsque nous regardons le Soleil ou son image formée sur un miroir, la lumière blesse nos yeux et fait souffrir. Après avoir observé un objet très éblouissant, lil est aveuglé et ne reprend que peu à peu la faculté de voir. Comment une lumière allant de lil à lobjet pourrait produire ces effets, cette douleur ? »
Ceci prouve, pour ibn al-Haytham, que nous voyons la lumière ; celle-ci a une existence propre indépendante des corps lumineux. Elle se propage en ligne droite dans lespace vide, se réfléchit, se réfracte, comme un mobile le fait en heurtant les corps, selon les lois du mouvement.
Il reste cependant à trouver un mécanisme de la vision qui puisse justifier tous les effets observés. Cest ce que semploie à faire ibn al-Haytham :
« La vision se fait par des rayons venant de lobjet à lil. Quand lil est placé face à un objet illuminé, il arrive de la lumière à sa surface extérieure
Nous devons en conclure que lil ne peut sentir lobjet vu que par lintermédiaire de la lumière que celui-ci lui envoie. »
Pour expliquer comment la lumière peut nous apporter la forme de lobjet, lauteur a lidée de partir de la connaissance de la structure de lorgane récepteur de lil. Après Galien, ibn al-Haytham sait que celui-ci est constitué de tuniques concentriques et croit que le cristallin est au centre. Il peut alors proposer une théorie de la formation des images : la lumière et les couleurs se propagent de chaque point de lobjet jusquà lil de manière régulière le long des rayons. Ces rayons entrent dans les différentes tuniques et sy réfractent. Ils provoquent la formation dune image dont chaque point correspond à ceux de lobjet.
Les travaux dibn al-Haytham traduits en Occident, servirent de base à loptique du monde latin ( R. Grossetête, Albert le grand, Roger Bacon, Witelo ). Au VIIe H. / XIIIe siècle ap. J.-C., ibn al-Haytham est cité dans le premier roman en langue vulgaire , Le Roman de la rose, écrit par Guillaume de Lorris et Jean de Meung.
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Loptique appliquée |
Au début du IIIe H. / IXe siècle ap. J.-C., sont publiés des écrits relatifs à deux domaines doptique appliquée : les dispositifs doptique incendiaire avec le système des miroirs ardents et loptique dagrément, très en vogue chez les califes.
La construction des miroirs ardents (miroirs sphériques concaves) encouragea la recherche en optique avec un travail expérimental sur la réflexion de la lumière, sa réfraction et sur la géométrie de sa propagation.
Ibn Sahl, un savant du IVe H. / Xe siècle ap. J.-C., est le premier à avoir étudié lembrasement par réfraction dans une lentille de verre et à avoir représenté correctement sur un graphique la relation liant les angles dincidences et de réfractions. Son traité, qui nous est parvenu incomplet, étudie les processus dembrasement à distance à partir dune source lumineuse qui se réfléchit sur un miroir ardent ou qui se réfracte à travers un corps en verre.
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Visuel DSCN 9681 + 9683 (voir catalogue) |
Le miroir ardent
Abû al-Wafâ,
Le livre des constructions géométriques nécessaires à lartisan
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte, cote riyada 260 |
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Abû al-Wafâ (IVe H. / Xe ap. J.-C.) énonce les procédés de construction dun miroir ardent à partir dune parabole. Les dispositifs doptique incendiaire ont fait lobjet de plusieurs études. Le premier texte arabe connu ayant traité des miroirs ardents est le Livre sur les miroirs ardents de Qustâ ibn Lûqâ (IIIe H. / IXe ap. J.-C.).
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