|
Débattre
Le transfert des connaissances et le progrès des sciences résultaient aussi de la rencontre entre les savants. Ils échangeaient des correspondances, débattaient sur des points précis, et trouvaient loccasion de confronter leurs travaux dans le cadre des maisons de la Sagesse sises à Bagdad et au Caire.
|
Nous avons plusieurs exemples de correspondances entre savants.
Les Questions et réponses échangées entre al-Bîrûnî et ibn Sina (Avicenne) abordent des problèmes physiques et philosophiques. Elles comprennent dix questions concernant lun des ouvrages majeurs dAristote et huit autres questions posées par al-Bîrûnî auxquelles Avicenne répond une à une. Ensuite, al-Bîrûnî intervient pour commenter les réponses dAvicenne. Lanalyse des questions posées par al-Bîrûnî révèle lopposition entre deux écoles, celle attachée aux idées dAristote dont Ibn Sina (Avicenne) donne lexpression la plus vigoureuse et celle qui diffusait des idées anti-aristotéliciennes. Al-Bîrûni ne se réclamait daucune des deux écoles, mais adressait certaines critiques au système aristotélicien, courant de pensée majeur au Moyen Âge.
|
Lors de sa présence dans la ville de Kath, al-Bîrûnî échangea également des correspondances avec le mathématicien Abû l-Wafâ qui vivait alors à Bagdad. Le 24 mai 997 ap. J.-C., al-Bîrûnî et Abû al-Wafâ observèrent simultanément après sêtre concertés une éclipse de lune à Kath et à Bagdad, ce qui leur permit de calculer avec plus de précision la différence de longitude entre les deux villes.
|
|
Au Caire, en 441 H. / 1049 ap. J.-C., une controverse célèbre opposa les deux médecins ibn Ridwân et ibn Butlân : elle avait pour objet la question de la transmission par audition en médecine. La contribution dibn Butlân à ce débat figure dans sa Maqâda al-misriyya, où il démontre, dans la première partie du texte, « les raisons du fait que ce qui a été appris des lèvres des hommes (par le disciple) est supérieur et plus facile à concevoir que ce qui a été appris (par un auitre disciple) dans les cahiers, étant admis que la réceptivité des deux disciples est équivalente ».
Gregor Schoeler, Ecrire et transmettre dans les débuts de lislam, Paris, Puf, 2002
|
Cest entre le IV-Ve H/ Ve-XIe ap.J.-C. queurent lieu les grandes polémiques entre savants : ce fut la période la plus féconde pour les sciences en terre dIslam et la période où la langue arabe acquit le statut de langue « internationale » des sciences.
|
|
|
|
|