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La médecine vétérinaire

L’immense intérêt que les Arabes portèrent au cheval est perceptible à travers un grand nombre de traités et d’ouvrages dont une littérature savante qui concerne l’hippiatrie, la médecine des chevaux.
Les auteurs arabes puisèrent largement leurs sources dans les traités des hippiatres de l’Antiquité grecque. Après avoir décrit les maladies affectant chaque partie de l’animal, ils exposaient les différentes sortes de soins, basés essentiellement sur des préparations à base de plantes à prendre ou à appliquer, sur des saignées et des cautérisations.
Les premiers ouvrages scientifiques illustrés de médecine vétérinaire remontent à la fin du
VIe H./XIIe ap.J.-C. Le manuscrit d’
Ahmed ibn al-Ahnaf conservé au Caire a été copié au tout début du VIIe H./XIIIe ap.-C. à Bagdad. Il repose en partie sur des sources grecques tardives mais apporte nombre d’observations originales. Il témoigne également à travers ses illustrations des codes de représentation de la peinture arabe : absence de cadre, de perspective, bande d’herbe parsemée de fleurs pour figurer le sol.

D’après
A.Vernay-Nouri in : Chevaux et cavaliers arabes, Paris, IMA/Gallimard, 2003


Application d’une teinture désinfectante
sur la plaie d’un cheval
Ibn el Ahnaf,
Abrégé sur les sciences vétérinaires
Egypte, VIIe H./XIIIe ap. J.-C.
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte,
cote tib khalil ara 8

Accompagné de son palefrenier, le cheval est ici représenté sur un sol symbolisé par une ligne herbue comme dans la peinture arabe des VIIe et VIIIe H./XIIIe et XIVe siècle ap.J.-C. Les illustrations mettent en valeur l'animal, qui tient la plus grande place sur la page où il figure souvent de profil, selon une convention très courante dans l'art islamique.
Le vétérinaire applique une « teinture » (médicament coloré) sur la plaie d’un cheval blessé au poitrail.


Cautérisation d'un membre inférieur
du cheval
Ibn el Ahnaf,
Abrégé sur les sciences vétérinaires
Egypte, VIIe H./XIIIe ap. J.-C.
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte,
cote tib khalil ara 8

Le chirurgien applique un cautère (« pointe de feu ») sur le membre inférieur du cheval pour une maladie de peau. Il lave ensuite le membre avec un mélange d’eau, d’huile et de cendres et met en place un pansement. Les membres inférieurs sont liés par une corde pour empêcher l’animal de bouger afin de faciliter l’opération.


Taureau couché
Ibn el Ahnaf,
Abrégé sur les sciences vétérinaires
Egypte, VIIe H./XIIIe ap. J.-C.
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte,
cote tib khalil ara 8

Le vétérinaire administre du jus de réglisse pour redonner des forces à un taureau qui ne parvient pas à se lever…


Pour traiter un dromadaire dont la peau devient pelée, il faut préparer la potion suivante :
on fait fondre du lard de porc, on y ajoute 1/3 de livre de graisse de pied de porc ou, à défaut, de la graisse de vache. Le mieux et le plus efficace est de cuire chacune des deux graisses dans 21 livres d’eau jusqu’à obtention d’une consistance pâteuse. Puis on administre ce mélange au dromadaire par voie orale.
Qu’il fasse son effet, si Dieu le veut !
Maladie de peau d'un dromadaire
Ibn el Ahnaf,
Abrégé sur les sciences vétérinaires
Egypte, VIIe H./XIIIe ap. J.-C.
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte, cote tib khalil ara 8

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