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L'ophtalmologie - 1

L’ophtalmologie a occupé une place importante dans les sciences médicales arabes.
La fréquence des affections oculaires explique en partie cet essor. Autour de l’an mil, Ali ibn ‘Isâ, énumére dans son traité, cent trente affections oculaires. Le soin des yeux faisait déjà partie des préoccupations des Anciens. Pline l’Ancien et Dioscoride nous décrivent au Ie siècle ap. J.-C. les modes de préparation et les fonctions thérapeutiques de matières minérales telles que la laurionite et la phosgénite, connues des Egyptiens, pour soigner les maladies oculaires. Elles entraient notamment dans la fabrication de nombreux collyres. Outre son usage cosmétique, le kohol était employé pour prévenir les maladies des yeux.

Au Moyen Âge, tous les ouvrages médicaux comportaient des chapitres sur les maladies des yeux. Al-Râzî décrit les complications oculaires de la rougeole dans son Traité de la rougeole et de la variole.

Le trachome, inflammation oculaire entraînant la cécité, était combattu par des collyres et du kohol, sulfure d’antimoine aux effets antiseptiques reconnus.

La cataracte, maladie de l’œil très répandue au Moyen Âge, était traitée par une opération chirurgicale simple qui comportait des risques évidents d’infection et de glaucome (hypertension du globe oculaire).
L’opérateur transperçait la cornée avec une aiguille et abaissait le cristallin opacifié faisant obstacle à la vision nette, dans la partie inférieure de l’œil. Une autre opération était pratiquée consistant à aspirer le cristallin à l’aide d’une aiguille métallique creuse à l’extrémité pointue.

Les hôpitaux (Bimâristans) traitaient les maladies oculaires.
Dans l’hôpital al-Mansuri du Caire construit au VIIe H. / XIIIe ap. J.-C., un espace (iwân) était consacré à l’ophtalmologie. Mais, le soin des yeux, y compris le traitement chirurgical revenait le plus souvent à des praticiens itinérants dont le niveau de connaissance devait être des plus variables.

Composition de l’œil
Galien,
Recueil de Galien sur les maladies oculaires
Traduction de Hunayn ibn-Ishâq
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte, cote tib taymur 100

L’œil est entouré de ses tuniques. De l’extérieur vers l’intérieur se succèdent sclérotique, choroïde, rétine en continuité avec le nerf optique.
L’auteur décrit également les « humeurs gélifiées », les « gels » qui constituent l’œil ; on dit encore aujourd’hui humeur aqueuse pour désigner le liquide de la chambre antérieure de l’œil, et humeur vitrée (zugagi) pour la chambre postérieure de l’œil.
Les insertions des muscles qui permettent au globe oculaire de bouger dans toutes les directions sont figurées, ainsi que l’émergence du nerf optique (le « nerf lumineux »).

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