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L'algèbre

Dès le IIIe H. / IXe ap. J.-C., de nouveaux travaux en mathématiques apparaissent et se distinguent des mathématiques existantes. Une nouvelle branche émerge : l’algèbre. La parution du livre d’al-Khwârizmî, l’un des premiers savants éminents de la célèbre Bayt al-Hikma (Maison de la Sagesse) de Bagdad, signa l’acte de naissance officiel de cette discipline. Le livre était destiné à résoudre un certain nombre de problèmes économiques et sociaux : répartition des héritages, transactions commerciales, opérations relatives à l’arpentage, etc. La demande sociale stimula les recherches en mathématiques, comme en astronomie.

Dans un premier temps, l’algèbre se limita à la résolution des équations du premier et du second degré à une inconnue. Les procédures de calcul (algorithmes) étaient des objets de démonstration. L’Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison (Al-Jabr wa al-Muqabala)al-Jabr a donné en français le mot « algèbre » – suscita parmi les contemporains et les successeurs d’al-Khwârizmî un courant de recherche algébrique. Ces derniers, dont Thâbit ibn Qurra, abû Kamil, al-Karajî, al-Khayyâm et Sharaf al-Dîn al-Tûsî, utilisèrent l’algèbre pour faire progresser d’autres branches des mathématiques (trigonométrie, géométrie, arithmétique, etc.).

Les mathématiciens du IVe H. / Xe siècle ap. J.-C. commencèrent à penser les problèmes géométriques dans la langue de l’algèbre en traduisant algébriquement des problèmes, inconstructibles à la règle et au compas, par exemple l’heptagone régulier. A l’inverse, pour résoudre plus facilement certains problèmes algébriques, des mathématiciens eurent recours à la géométrie. Ainsi, al-Khayyam (1048-1131 ap. J.-C.) étudia les équations du troisième degré à l’aide de courbes coniques. Dans son célèbre traité d’algèbre, il parvint à deux résultats : une solution générale de toutes les équations du troisième degré par l’intersection de deux coniques ; un calcul géométrique rendu possible par la définition d’une longueur unité.
Au Maghreb, on assista à une libéralisation progressive de l’algèbre à l’égard de la géométrie avec les travaux d’
ibn al-Bannâ où les résolutions des équations classiques n’avaient plus aucun support géométrique, mais étaient exprimées en symboles algébriques.


Al-Karajî,
Le Fakhrî
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte,
cote 23 hisab mim

La figure géométrique prit avec la naissance de l’algèbre une nouvelle signification. Elle servit à représenter les équations algébriques.


Lettres pour les inconnues (x, y)
Al Qalasâdî,

Le soulèvement de la tunique
en science de l’arithmétique
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte, cote 2 hisab mim

L’algèbre
Abû al-Wafâ’ al Buzadjani,

Le Livre des constructions géométriques
nécessaires à l’artisan
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte, cote riyada 260

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Al-Khwârizmî Bayt al-Hikma
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