Une histoire des nombres |
Dès le IIIe millénaire avant notre ère, les Egyptiens utilisaient le système décimal qui ne semblait pas avoir possédé le zéro. À la différence des numérations modernes, leur système était additif : les unités, les dizaines et les centaines étaient désignées par des signes différents, que lon répètait autant de fois quil était nécessaire. Cétait un système de numération non positionnel parce que la lecture du nombre ne dépendait pas de la place des signes représentant les unités, les dizaines, les centaines, etc.
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unité = simple trait |
millier = plant de lotus
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dizaine = corde pour entraver le bétail
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dizaine de milliers = doigt
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centaine = corde enroulée
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centaine de milliers = têtard
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Question : Comment écrivait-on 2003 ?
Réponse :
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La numération babylonienne utilisaient deux systèmes de numération. Dans les textes scientifiques, cétait un système de numération positionnelle dont la base était sexagésimale. Dans le système positionnel, la valeur dun signe numérique dépend de sa position relative au sein du nombre écrit. Dans les textes non scientifiques, on rencontre un assemblage par dizaines comportant des signes numériques combinés selon un principe additif de juxtaposition. Dans les ouvrages arabes, le système sexagésimal est désigné comme la méthode des astronomes. Il est parvenu en terre dIslam par les traductions en arabe du syriaque et du persan.
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Dans les textes sanskrits, les nombres étaient nommés en toutes lettres ou symbolisés par des arrangements alphabétiques. Ainsi nayana (il) ou bahu (bras) sont des noms du nombre 2. Agni (le feu) désigne 3 parce quil y a trois feux rituels védiques. Adri désigne 7, les sept montagnes de lInde dans la géographie religieuse. Le zéro est symbolisé par le « ciel » ou « lespace ». Ce symbolisme est utile pour écrire sous forme versifiée.
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La numération en terre dIslam à lépoque médiévale
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Avant le IIIe H. / IXe siècle ap. J.-C., les Arabes notaient les nombres à laide de mots. Les savants arabes, présents en Inde dès le IIe H. / VIIIe siècle ap. J.-C. firent dans les textes sanskrits deux découvertes capitales : lécriture des nombres dans le système décimal avec la notion de zéro dune part et la trigonométrie des sinus dautre part. Au Ier H. / VIIe siècle ap. J.-C., sur les bords de lEuphrate, en Syrie, Sévère Sébokht, évêque érudit, exprime son admiration pour les méthodes de calcul hindou : « Je ne parlerai pas de la science des hindous, de leurs découvertes astucieuses, découvertes qui sont plus ingénieuses que celles des Grecs et des Babyloniens ; leur précieuse méthode de calcul . Je signalerai seulement que ces calculs se font à laide de 9 signes ».
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Au IIIe H. / IXe siècle ap. J.-C., dans son traité darithmétique perdu dans sa version arabe et connu grâce à une traduction latine, al-Khwârizmî explique pour la première fois le système indien de numération (les neuf chiffres et le zéro, sifr) et les opérations de calcul effectuées sur la base du système de position.
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La forme des chiffres différait dans lOrient et lOccident musulman. Les chiffres occidentaux sont les ancêtres des chiffres européens modernes. |
Les chiffres arabes dOrient (de lEgypte aux confins de lAsie centrale)
Les chiffres arabes doccident (en usage au Maghreb et en al-Andalus, sud de lEspagne actuelle)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 0
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Il existait aussi un système de numération positionnelle à 27 symboles, dits « chiffres rumi » (cest-à-dire byzantins) appelés aussi « chiffres de Fès » qui a perduré jusquau XIe H. / XVIIe siècle ap. J.-C. dans les administrations judiciaires et comptables de certaines villes du Maghreb.
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Néanmoins, cest incontestablement le système décimal positionnel indien qui va être loutil de calcul par excellence.
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Calculer en terre dislam |
Le calcul indien se faisait sur la poussière ou le sable. Le scribe répandait du sable sur une tablette, appelée abaque ou takht en persan et dessinait avec les doigts ou à laide dune baguette recourbée les chiffres dont il avait besoin. Il les effaçait ensuite au fur et à mesure pour placer les résultats intermédiaires jusquà parvenir au résultat final. Le mathématicien ibn al-Bannâ cite la tablette de sable dans ses ouvrages. A Maraghâ, Nasîr al-Dîn al-Tûsî consacra un ouvrage à larithmétique des tablettes de sable.
Lune des premières réalisations des mathématiciens arabes fut de perfectionner ce système, en remplaçant par exemple la tablette par le papier et lencre qui permettaient de conserver les étapes successives de calcul. Néanmoins, la tradition de labaque resta enracinée et le nouveau système mit plusieurs générations à être complètement adopté.
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Le « calcul digital », désigné comme larithmétique des Rum (Byzantins) et des Arabes, consistait à calculer avec ses doigts. Il était utilisé par exemple pour les transactions commerciales. Cest un système essentiellement mental qui impliquait davoir une excellente mémoire, car il fallait retenir les résultats intermédiaires. On utilisait les doigts qui, repliés et placés dans différentes positions (les « nuds »), permettaient de représenter les nombres de 1 à 9999. Le système sappelait donc « larithmétique des nuds » (hisâb al-uqûd). Louvrage le plus ancien que lon connaisse sur ce type de calcul est celui de Abû al-Wafâ al-Bûzjânî (IVe H. / Xe ap. J.-C.).
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Pour les calculs astronomiques, les savants utilisaient le système de numération alphabétique, à linstar des Grecs mais en lettres arabes. |
Elargissement du concept de nombre
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Les recherches en arithmétique se sont orientées vers létude des nombres premiers qui a commencé avec les travaux de Thâbit ibn Qurra (IVe H. / Xe ap. J.-C.) sur les nombres parfaits et les nombres amiables. Traducteur du livre de Nicomaque, réviseur dune traduction des Éléments dEuclide, il énonce et démontre le plus important théorème connu sur les nombres amiables qui porte aujourdhui son nom. Ce travail sur les nombres amiables sera poursuivi par al-Fârisî (VIIIe H. / XIVe siècle ap. J.-C.) qui aboutit à une nouvelle étude : celle des deux premières fonctions arithmétiques, la somme des diviseurs dun entier et le nombre de ces diviseurs. Lanalyse des conclusions dal-Fârisî montre que dès le XIVe, on était parvenu à un ensemble de résultats et de techniques attribués jusque-là aux mathématiciens du XIe H. / XVIIe siècle ap.J.-C.
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Le système décimal de position :
Ibn al-Bannâ,
Articles dans la science
de larithmétique
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte,
cote riyada mim 33 |
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Ibn al-Banna décrit dans cette page les deux systèmes de numération connus dans le monde musulman. Il les appelle tous les deux "« chiffres ghubar ». Il montre avec clarté comment écrire les nombres selon le système décimal de position où la place du chiffre décide de sa valeur dans le nombre ; par exemple, le nombre 20 est composé du chiffre 2 dans le rang des dizaines et du zéro dans le rang des unités.
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Les fractions
Al Qalasâdî,
Le soulèvement de la tunique
en science de larithmétique
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte, cote hisab mim 2
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Ibn al-Bannâ,
Articles dans la science de larithmétique
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte,
cote riyada mim 33 |
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Les « chiffres ghubar » (poussière) ce sont les chiffres que nous utilisons aujourdhui en Europe - sont au nombre de 9. On les appelle ainsi car les calculs sont opérés sur une planchette recouverte de poussière (takht) et supposent que lon efface ou déplace des nombres en remplaçant par le résultat final un des nombres donnés.
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Ibn Haim,
Lumière dans le calcul
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte,
cote riyadiyat taymur 270 |
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suite .... |
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