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L'espace
Les distances |
A lépoque médiévale, les distances se mesuraient en journées de voyage.
Les califats rivaux qui souhaitaient connaître précisément létendue de leur empire, ont contribué aux développements de la cartographie du réseau des routes dont le contrôle garantissait la maîtrise du territoire. Pour être régulièrement informé de la situation économique, politique ou militaire, le califat abbasside sappuya sur le « Service de la Poste » (barîd). Le relevé des points de relais et des principales localités, la description des itinéraires et des modes de locomotion étaient autant doccasions de procéder à des mesures de distance et daltitude, de latitude et de longitude. Le calcul de ces dernières coordonnées exigeait lemploi de tables astronomiques. On eut également recours à de savants calculs pour mesurer la circonférence de la Terre. Au IIIe H. / IXe ap. J.-C., le calife al-Mamûn à linstar dErathosthène douze siècles plus tôt organisa une ou plusieurs expéditions en vue de ce travail. Au Ve H. / XIe ap. J.-C., al-Birunî procéda à un nouveau calcul.
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Carte du réseau des routes et des villes (Perse)
Al-Istakhrî,
Le Livre des routes et des royaumes
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte,
cote 199 géographie
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Al-Istakhrî (mort en 346 H. / 957 ap. J.-C) fait partie dun courant géographique qui sintéressait essentiellement au monde musulman, la mamlakat al-Islâm. Il illustre ici le réseau des routes dans une partie de la Perse et indique les distances entre les villes.
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L'orientation |
Le Coran prescrit aux Musulmans de se tourner vers lenceinte sacrée de la Mecque pour prier. Le centre matériel du culte est la Kaba (où se trouve la pierre noire), édifice cubique situé au cur de la Mecque. On appelle qibla la direction de la Kaba. Les astronomes musulmans ont développé très tôt des méthodes pour calculer la qibla, quelle que soit leur position sur la Terre : problème complexe qui suppose de maîtriser la trigonométrie plane ou sphérique et de connaître les coordonnées géographiques du lieu où lon se trouve, outre celles de la Mecque.
Denis Savoie
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La Mecque
Al-Idrîsî,
Lagrément de celui qui est passionné pour la pérégrination à travers le monde ou Livre de Roger.
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte, cote 150 géographie
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Pour sorienter, les voyageurs, les savants, les marins pouvaient utiliser une boussole, des cartes, et pouvaient se guider grâce aux étoiles par temps clair.
Au IXe H. / XVe siècle ap. J.-C., le marin ibn al-Majîd (lien biog in observer la terre) brosse le portrait idéal du marin : « Sâche, ô toi qui veux tinstruire que le marin doit savoir beaucoup de choses : la hauteur des étoiles, les mers (
) les moussons (
), les instruments du navire (
), les côtes (
), les îles. »
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Les longueurs, surfaces et volumes |
Héritée des Grecs et des Indiens, la mesure des longueurs, des surfaces et des volumes, connue sous le nom de misâha, était pratiquée par les arpenteurs, les architectes et les géomètres militaires. La mesure fit lobjet de nombreux ouvrages mathématiques qui offraient aux praticiens les outils nécessaires et les bases théoriques à lexercice de leur profession. Appartenant à la géométrie élémentaire plane ou spatiale, ils ne sintéressaient pas à la démonstration théorique. En revanche, pour expliquer les formules, ils utilisaient des exemples-types. Pour résoudre les problèmes géométriques liés à la mesure, ils faisaient appel entre autre à lalgèbre (équations, règle de fausse position, théorie des combinaisons).
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Figures géométriques
Abû al-Wafâ,
Les Sept positions
Le Caire, Bibliothèque nationale dEgypte, cote riyada mim 42
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Les ouvrages dAbû al-Wafâ destinés aux artisans et aux personnels de ladministration témoignaient dun souci pédagogique manifeste. Lauteur donne ici la formule mathématique pour mesurer la surface et le volume des cylindres. Lunité de mesure utilisée est le zira.
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suite .... |
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